La porte de bois, partiellement détruite, laisse filtrer un rayon de lumière sur le tapis rongé de mites. Passé celle-ci, on pénètre dans une petite salle qui remplit tous le rez-de-chaussée. Au milieu, une table bancale tente un équilibre instable sur ses trois pieds valides. Plus de trace du quatrième... Sept chaises font le tour de celle-ci. L'une d'elles est carrément fendue en deux. Sur les murs, de vieux cadres sont accrochés... De vieux portraits plutôt : ceux d'une vieille femme ronde et d'un homme au teint livide dont les mites ont entrepris de dévorer le visage. La tapisserie toute décrépie par l'humidité s'étire en larges lambeaux vers le sol noir de crasse. Une seule fenêtre éclaire cette pièce ou plutôt devrais-je dire une ouverture béante car la fenêtre a depuis longtemps cessé d'exister. Elle laisse entrer les rayons du soleil mais aussi la pluie qui termine de ravager cette moquette verte d'un très mauvais goût qui laisse apparaître à certains endroits un parquet vermoulu. Tous les autres meubles ont été détruits, par des jeunes ou par le temps... On ne sait pas trop. Au fond de la pièce, une cuisinière imposante est à moitié cassée. À côté, un escalier s'étire vers le premier. Il est parsemé de trous béats et lorsqu'on marche dessus, ses grincements lugubre annoncent son effondrement imminent.